Je n’aime pas les conseils tout fait pour les entrepreneurs. Je suis certain que j’en donne, mais au fond je n’aime pas cela. J’ai la conviction qu’une entreprise est un organisme vivant qui ne se construit pas avec méthode. Donner un conseil alors qu’on ne m’a rien demandé, c’est comme donner un conseil d’éducation à des amis. Ce qui « marche » avec mes enfants, à probablement 90% de chance d’échouer dans une autre famille. La principale raison tient dans le mot entre guillemet. On n’a pas la même vision de ce que « marcher » veut dire. La seconde raison c’est qu’aucune famille n’est identique. Aucune entreprise n’est identique. Même marché, même taille, même date de création… pas la même histoire, pas les mêmes femmes et hommes. L’entreprise est un organisme vivant.
Cette réflexion que je me faisais depuis quelques temps m’a sauté aux yeux à la lecture du « Manuel de survie en milieu naturel » de David Manise.
J’étais frappé de constater à quel point les points de vigilance pour survivre en milieu naturel pouvaient se transposer littéralement pour les entreprises en ce moment.
Morceaux choisis :
Les critères pour survivre :
L’attitude
« Adopter l’attitude juste est le plus important de tout. Ce subtil mélange entre envie de vivre, motivation et intelligence sensible, conscience de l’environnement. Ce petit rien de « marche ou crève », mais avec la capacité de marcher dans la bonne direction. «
Les compétences
« Quand on sait allumer un feu sous la pluie, vivre sous la pluie est moins pénible ».
La condition physique
« Une bonne condition physique est utile pour survivre.(…) Un bon 4×4 vaut mieux qu’une formule 1 lorsqu’il s’agit de fonctionner en mode dégradé. » Il cite ensuite les points à travailler : La souplesse, la force, la mobilité, l’endurance, l’équilibre.
Les Kits
David Manise parle ici des outils, du matériel qui ne sont que le prolongement des compétences.
Les 5 moyens essentiels pour survivre
(attention c’est du lourd)
La conscience
« La conscience c’est à la fois la capacité à être attentif à son environnement et à soi-même ». L’auteur précise ensuite que c’est être attentif à son état, mais aussi celui des autres. Pour développer cette conscience : entrainement mental et expérience bienveillante tout en évitant le stress, la fatigue, les psychotropes etc…
La communication
« La communication est la base incontournable de la coopération, elle permet de demander ou d’offrir de l’aide ».
La vision
« De nombreuses situations d’urgence commencent ou s’aggravent à cause d’une vision défaillante ». David Manise parle bien ici des yeux de l’Homo Sapiens, mais sans cette précision on pourrait le lire assez littéralement comme la capacité du dirigeant à être en prise avec son milieu.
La mobilité
« Ce point des 5 essentiels doit vous porter à réfléchir sur votre capacité à vous déplacer ». L’auteur parle du déplacement d’un point A à un point B. Je l’ai pris en pleine face comme la capacité à ouvrir de nouveaux marchés, à créer des nouvelles opportunités. Mais aussi comme la capacité à se déplacer intérieurement pour briser certaines croyances limitantes qui se renforcent parfois en temps de crise.
La Dextérité
« Tout ce qui nuit à la dextérité est à proscrire. (…) Blessures au mains, hypothermie, stress. (…) Tout ce qui la prolonge est un atout majeur: le sens de la débrouille, le fait de savoir faire plus avec moins etc… »
C’est fou comme tout colle non ?
Je vous laisse poursuivre la lecture. Quand il parle de la gestion des risques, de la baisse de vigilance d’un groupe quand il y a un leader affirmé, de l’impact du manque de sommeil etc… C’est encore plus hallucinant. Ah et oui aussi ! Un truc « basique »: 2% de deshydratation = 10% de capacité cognitives et physiques en moins… Pensons à la bouteille d’eau en réunion !